Et le gagnant de l'Euro 2016 sera...
Les matchs de préparation sont finis, il est temps de rentrer dans le vif du sujet. Nous avons mis à jour notre classement après les derniers résultats et allons nous en servir pour vous dire quelles sont les chances de chaque équipe de gagner l’Euro 2016. Voici le résultat. {: .lead}
Nous commençons par la dernière version de notre classement StatiumElo, que vous pouvez comparer au précédent qui n’incluait pas la dernière série de matchs amicaux.
La première différence évidente concerne les deux positions de la France. Le rang le plus bas correspond à son niveau réel, celui que nous utiliserions si elle jouait sur terrain neutre. Mais ça n’est pas le cas. L’importance de l’avantage à domicile est un sujet de débat permanent mais ses effets sont réels : en moyenne une équipe jouant à domicile gagne 65% de ses matchs, toutes compétitions confondues. Le classement de la France que nous allons utiliser pour l’Euro est donc celui tout en haut qui prend en compte cet avantage, ce qui donne aux Bleus un vrai statut de favoris.
À part ce changement, on peut voir que la France, l’Espagne et l’Angleterre sont à peu près à l’équilibre depuis la dernière fois et forment le trio de tête de notre classement. Le Portugal est en nette progression, dû en partie à leur victoire écrasante contre l’Estonie ce mercredi. À l’inverse, les performances de la Belgique et de la Pologne n’ont pas dû rassurer leurs supporters.
On en arrive à la grosse surprise de notre classement : l’Allemagne n’est plus que 5ème. En comparant notre classement avec ceux qui sont disponibles ailleurs (par exemple celui-ci en bas de page), on peut voir que nous sommes beaucoup moins optimistes que la moyenne. La différence principale entre notre approche et celle des autres est la suivante : nous donnons autant de poids aux matchs amicaux et de qualification qu’à l’Euro et à la Coupe du Monde. Nous avons essayé toutes les méthodes pour donner plus d’importance aux compétitions majeures mais à chaque fois nous avons perdu en précision ce faisant. Au final, bien que nous comprenions les raisons potentielles pour ne pas donner trop de crédit aux résultats des matchs amicaux (nombreux remplaçants, absence d’enjeux…), nous pensons aussi qu’il est absurde de jeter 2 ans de données sans autre forme de procès.
Si vous pensez vraiment que l’Allemagne a des super pouvoirs ou que vous ne pensez pas que la France bénificiera de l’avantage à domicile, nous vous proposerons quelques scénarios alternatifs à la fin de cet article.
Comme d’habitude, si vous voulez connaître les chances de victoires pour tous les matchs possible entre équipes qualifiées pour l’Euro 2016, vous pouvez utiliser notre #predictor3000 :
On veut savoir qui va gagner !
On vous souhaite bonne chance alors ! Ce qu’on peut vous dire par contre, c’est qui, selon nous, a une meilleure chance que les autres de s’en sortir. En utilisant les probabilités pour chaque rencontre possible entre qualifiés nous avons pu simuler le tournoi à 100 000 reprises et compter le nombre de fois où chaque équipe a atteint un certain niveau. Voici nos résultats en pourcentages, en commençant par la phase de groupes.
La France et l’Angleterre sont les deux seules équipes qui ont plus de cinquante pourcent de chances de finir à la première place. L’Espagne et le Portugal en sont tout proche aussi. Tous les autres ont plus de chance de finir deuxième ou plus bas. En soit, cela veut déjà dire que nous allons sans doute tous nous tromper quand nous essaierons de prédire des huitième de finale raisonnables. Il va y a voir des surprises !
Malgré tout, les favoris ont tous une très bonne chance de se qualifier pour le tableau final. En fait, toutes les équipes ont quelques chances de se qualifier. Même l’Islande (l’Islande !) a plus d’une chance sur deux de s’en sortir. Comme les deux tiers des équipes seront qualifiées pour les huitième, une équipe moyenne a 66% de chances de s’en sortir.
On s’intéresse au tableau final maintenant et on regarde les chances de chaque équipe d’atteindre au moins les huitième, les quarts, les demi-finales ou d’être sur le podium.
La France est clairement le favori de notre modèle, ses chances sont bien au dessus de celles de tous ses concurrents. Derrière, l’Espagne et l’Angleterre présentent les deux alternatives les plus crédibles. Si on additionne ces trois pays on arrive à 49%, ce qui veut dire qu’il y a à peu près autant de chances que le vainqueur soit parmi ces trois pays plutôt que parmi tous les autres.
Cet outsider pourrait être l’Allemagne, le Portugal ou la Croatie par exemple, qui ont chacun autour de 5% de chances de gagner. À l’inverse, chacun de ces pays a plus d’une chance sur deux de ne pas atteindre les quarts de finale. Pour l’Allemagne, il s’agirait d’une énorme surprise après leurs performances lors de la dernière Coupe du Monde.
Scénarios alternatifs
Disons que vous ne croyez pas en l’avantage de jouer à domicile ou que vous êtes convaincus que l’Allemagne est effectivement un cas unique. Voici pour vous deux scénarios alternatifs, comparés au nôtre.
La première colonne correspond à notre modèle. Pour la deuxième version, nous avons enlevé à la France son avantage, ce qui fait de l’Espagne le nouveau favori d’une courte tête. Dans ce scénario, les 3 premiers se retrouvent au coude à coude et les 5 équipes suivantes voient leurs chances augmenter un peu aussi. Comme nous l’avons dit plus haut, les données historiques indiquent que l’avantage à domicile est une réalité mais peut-être pas cette année…
Dans le troisième modèle, nous essayons de donner à l’Allemagne les mêmes chances que les bookmakers (ou que Goldman Sachs). Tous leur donnent aux alentours de 20% de chances de gagner l’Euro 2016. Pour arriver à un tel résultat nous sommes obligés de donner à l’Allemagne un avantage encore plus important que celui donné à la France jouant à domicile. Cet avantage effacerait presque entièrement leurs deux années de performances médiocres depuis la dernière Coupe du Monde. Nous avons donc décidé d’appeler ce facteur de correction “l’Allemagne gagne toujours”, un effet que la France en 82, le Brésil en 2014 et Gary Lineker ont très bien connu. Il reste à voir si la magie opérera encore cette fois-ci.
Place à la réalité
Tous les calculs, les probabilités et les analyses ne sont rien face à l’univers des possibles. À partir de vendredi, nous aurons sûrement des surprises. Une jeune star montante vivra son moment de gloire et portera son équipe. Un des favoris ne sortira pas de son groupe et les gens passeront des années à comprendre comment cela a pu avoir lieu. À L’heure où nous parlons, une petite équipe est en train de mettre au point une stratégie infaillible4 qui lui permettra d’atteindre les demi-finales5. Et toutes nos prédictions seront à jeter par la fenêtre. C’est marrant le foot des fois.
Revenez nous voir bientôt, nous mettrons nos prédictions à jour régulièrement pendant l’Euro.